Vers une révolution de la santé : la fin d'un modèle de
développement et l'émergence d'un nouveau (suite)
La ville éclatée »
·
La majorité de la
population mondiale vit en ville aujourd'hui, depuis l'après-guerre. Ce sera
70% à l'horizon 2050.
L'espérance
de vie est supérieure en ville : accès au travail, aux services sociaux et
sanitaires à l'éducation et à la culture ; mais menacée par croissance
urbaine non maîtrisée => bidonvilles avec leurs maladies y compris mentales
·
Maladies
infectieuses, maladies des bidonvilles : tuberculose (4 fois + fréquente à
New York qu'aux USA, en RDC 83% des tuberculeux sont en grandes villes, en
France touche la population de migrants, en IdF fréquence faible).
Idem pour le sida
2 fois + élevé en ville. Fréquence des pneumonies et diarrhées baisse si
amélioration de la qualité de l'eau et de l'hygiène urbaine. Progrès sont
acquis par action sur environnement (avant l'utilisation des vaccins et
antibiotiques) et leurs coûts sont modestes pour des gains considérables en
santé.
·
Adapter la ville
à la voiture : la ville fonctionnelle de Le Corbusier. Pollution
industrielle par SO2 (fog londonien) très diminuée par utilisation
de fioul désulfuré. Puis pollution par les transports : vie, travail,
loisirs en « zones séparées reliées par les transports, modèle
« ville éclatée » de Le Corbusier dans les années 40 et poursuivi
après-guerre. Les industries sont rejetées en banlieue et les commerces en
hypermarchés et nécessitent la voiture (croissance de la pollution et baisse de
l'effort physique). Forte disparité entre les secteurs et entre les états de la
santé des personnes.
·
Le coût de la
pollution urbaine : selon les estimations, 2 à 3 M de décès par an (13e rang
mondial). En France la pollution de l'air tue 42000 personnes/an. Particules
fines, les PM2,5, inférieures ou égales à 2,5 µm (comme les
bactéries) et qui peuvent se loger dans les ramifications les plus profondes
des voies respiratoires font perdre 8,6 mois aux citadins (sur 25 villes de 12
pays soit 39M d'habitants).
Trafic routier responsable de 15% de l'asthme de
l'enfant, de 23% des bronchites chroniques et 25% des maladies
cardio-vasculaires des + de 65 ans. Le respect de la valeur seuil (<10µg/m3)
ferait économiser en Europe plus de 30Mds€ par baisse des dépenses de santé et
d'espérance de vie.
·
Un problème
mondial : 90% de la population mondiale vit en zone où les teneurs en PM2,5
sont dépassées surtout en Asie de l'Est et du Sud. Gestion simultanée des
2 types de pollution industrielle et urbaine en Chine et Inde (SO2
et PM2,5 pics à 1000µg/m3) avec un coût sanitaire de 1M
de décès par an en Chine et 650000 en Inde (6 fois + en 20 ans). Les foyers
ouverts entraînent aussi en Inde 1M de décès par an.
Les particules diesel sont
classées cancérogènes comme le tabac, mais les véhicules diesel sont 70% du
parc auto français grâce à l'incitation fiscale !!!!! ruineuse pour
l'économie du pays.
·
La diminution de
l'activité physique, un problème urbain : la sédentarité est pour l'OMS la
4e cause de mortalité mondiale (3,2 M/an) et notamment aux Amériques et
Moyen-Orient.
Croît avec le PIB ! Causes : transports, automatisation
du travail et écrans. Perte d'espérance de vie entre 1,3 et 4,2 années. Seuil de
sédentarité avec une activité physique <150min/semaine. Au dessus de ce seuil, baisse des risques de mortalité de 20
à 30%, de maladie cardiaque, de diabète, de cancer du sein et du
côlon. Comportements alimentaires des citadins impliqués dans maladies métaboliques,
mais aussi distance d'accès à équipements sportifs, milieu social défavorisé,
fréquentation de magasins low cost.
L'exposition longue au bruit du trafic
urbain est facteur d'hyper-tension et d'infarctus du myocarde ce qui vient
s'ajouter à la pollution particulaire.
·
Vers des
villes-santé : vision globale de l'environnement « conditions de
logement, pauvreté, inégalité, pollution, chômage, manque d'accès aux biens et
services, manque de cohésion sociale » selon OMS.
Exemples positifs :
- écoquartiers avec
logique développement durable et secondairement dimension santé, mais risque de
nouvelle ville éclatée en îlots écologiques dans ville inchangée et enjeu santé
exige penser ville dans son ensemble.
- transports
actifs : vélo, marche rapide. Baisse de 38% du risque de mortalité par
trajet domicile-travail à vélo (+ effet sur le bruit et pollution air). A
Bogota, 100km fermés à la voiture => baisse par 4 de coûts de santé.
- relation aux
espaces verts : baisse du diabète dans les zones avec parcs
- amélioration de
l'hygiène « chimique » : interdiction des biberons au BPA dans
crèches municipales, Zéro pesticides dans les espaces verts, hygiène
nutritionnelle par le passage en bio des cantines scolaires. Hygiène classique
par création de toilettes entretenues par la communauté.
·
Lien social,
facteur clef de lutte contre l'insécurité. ex. Paris-plage contribue à la
déségrégation. Investissement culturel également réparti sur les quartiers de
la ville : Fête de la musique qui a pris une extension mondiale.
Les municipalités peuvent
ainsi jouer un rôle déterminant dans l'amélioration de la santé. Ville-santé
n'est pas un luxe de niches écologiques des écoquartiers, mais une nécessité
pour la population mondiale, et conséquence de choix politiques à faibles coûts
/ aux bénéfices.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire