Conclusion : Pour une deuxième révolution de santé publique
La crise sanitaire : la crise invisible
Le constat de la crise
sanitaire et ses causes environnementales reposent sur des données
scientifiques publiées et de rapports internationaux. La crise est mondiale et
pour la comprendre, et y répondre par des politiques appropriées, il faut
changer de paradigme.
·
On n'est pas en
face simples problèmes de comportements individuels : les facteurs de
risques ne sont pas que comportementaux, mais surtout des problèmes de
pollution, d'urbanisation, d'inégalités, d'environnement social et
culturel .
·
La pollution et
surtout la contamination chimique doit être analysée sur la base des données
scientifiques récentes : paradigme des perturbateurs endocriniens et origine
développementale des maladies après stress environnementaux, chimique,
alimentaire, social, affectif … Les mécaniques épigénétiques sur la
répercussion sur plusieurs générations devront être urgemment pris en compte
pour stopper la contamination chimique généralisée de l'humanité et de la
biosphère. Il faudra aussi modifier l'alimentation et les relations sociales
Un changement d'ère
L'humanité n'a pas été
confrontée à une pandémie de cette nature et les politiques de santé
réagissent comme du temps des maladies infectieuses. Contre le sida ou une
grippe H1N1, c'est encore efficace. La peur de la faim a connu des succès
importants, mais des émeutes et des migrations ont lieu qui montrent la
fragilité des régulations.
La nouveauté, c'est le
défi posé par les maladies de la surconsommation et l'inactivité et par celles
liées à la contamination pathogène de son espace vital (air, eau et
nourriture). L'avenir de l'espèce humaine est posé par la baisse de la qualité
du sperme, mais ne déchaîne pas les passions : une chute de 30% en 17 ans
n'a suscité aucune décision au ministère de la santé, alors que la moindre
grippe ou SRAS mobilise médias et ministres. Il n'y a pas de terre de rechange et
encore moins d'humanité de rechange. Grand défi de la crise écologique.
La révolution
industrielle et la première révolution de santé publique
La révolution
industrielle a généré une augmentation des richesses matérielles (multipliées
par 16). Des progrès sanitaires ont eu lieu aussi et la satisfaction des
besoins matériels de base ont favorisé l'espérance de vie. Mais de
grandes épidémies infectieuses, choléra et tuberculose ont eu lieu dans le
prolétariat industriel surexploité dans conditions misérables. La société a
réagi en faisant adduction d'eau, traitement des déchets, amélioration de
l'habitat, espaces verts … syndicalisme, droits sociaux. Première révolution
de santé publique.
Pour une deuxième
révolution de santé publique
La menace sanitaire
encore plus grave (impact sur les générations futures), une deuxième
révolution générale est nécessaire. Les maladies chroniques (83% des dépenses
de santé) ont fait imploser notre système de santé. Dans les pays du Sud, la
première révolution de santé est à faire pour élever le niveau de santé, mais
face à la croissance des maladies chroniques, elle ne suffira pas.
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