vendredi 8 novembre 2019

A l'Eau Citoyenne


En décembre 2023 tous les contrats et marchés d'eau et d'assainissement des 22 communes de la Métropole prennent fin. 
Le collectif  "A l'Eau Citoyenne"  formé de citoyens et d’associations* de l’agglomération orléanaise s'est constitué pour que la gestion de ces 2 services s'effectue en régie avec participation citoyenne.
 
Le collectif  "A l'Eau Citoyenne"  vous invite à participer à une conférence-débat animée par Christophe Lime, président de France Eau Publique et en charge de l’eau pour la métropole de Besançon, sur la gestion de l'eau et de l'assainissement.

Cette réunion qui aura lieu le MARDI 26 NOVEMBRE à 20h30 à la Maison des Associations à Orléans permettra de faire le point sur la gestion actuelle des services eau et assainissement des communes de la Métropole puis mettra en perspective les enjeux et les conséquences du ou des futur(s) mode(s) de gestion choisi(s) par les prochains conseillers métropolitains.



*Les associations du collectif: ATTAC, Eau Secours 45, ICEO Olivet, le Mouvement de la Paix, SPLF45, ANV-COP21

Le collectif a reçu le soutien de: Europe Ecologie-Les Verts, France Insoumise, Génération.s Orléans Métropole, Orléans Ensemble, PCF Loiret



jeudi 26 septembre 2019

L'importance des sols dans la lutte contre le changement climatique

13/09/2019
Les terres nourricières sont soumises à la double pression de l'activité humaine et du changement climatique. Dégradation, désertification, insécurité alimentaire... Le GIEC en appelle à une gestion durable des sols.




Le GIEC a officiellement présenté le 8 août dernier son rapport spécial relatif au changement climatique et aux terres émergées.

Cet examen, complet, porte précisément sur le changement climatique, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres. Nul doute que ce rapport contribuera à nourrir les réflexions lors de la COP 25 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui aura lieu en décembre à Santiago, au Chili.



Hommes, terres et climat dans un monde qui se réchauffe

L'activité humaine affecte directement plus de 70 % de la surface terrestre libre de glace de la planète. Et ce alors que la terre fournit la base principale des moyens de subsistance humaine, y compris l'approvisionnement en nourriture, en eau douce et en de multiples autres services des écosystèmes, ainsi que la biodiversité.

Depuis la période préindustrielle, la température de l'air à la surface de la terre a augmenté presque deux fois plus que la température moyenne mondiale. Les changements climatiques, y compris l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des extrêmes, ont eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire et les écosystèmes terrestres et ont contribué à la désertification et à la dégradation des terres dans de nombreuses régions.
Pour autant, les terres doivent rester productives pour maintenir la sécurité alimentaire en dépit de la croissance démographique et des effets néfastes du changement climatique sur la végétation qui ne cessent de croître..
La marge de manœuvre est donc limitée pour tirer intelligemment parti des terres émergées afin de faire face.



Désertification, dégradations...

Le rapport prévient : la dégradation des terres résulte d'une chaîne complexe de causes rendant difficile la distinction claire entre les facteurs directs et indirects. Il liste toutefois de manière précise 44 processus de dégradation des terres et leurs liens avec le changement climatique.

Un sol dégradé est moins productif, car il est plus difficilement cultivable et perd de sa capacité à absorber le carbone. Et c'est un cercle vicieux puisque ce phénomène exacerbe le changement climatique, lequel exacerbe encore la dégradation des sols à de nombreux égards.
L’agriculture, la foresterie et d’autres types d’utilisation des terres représentent 23% de nos émissions de gaz à effet de serre. Parallèlement, les processus terrestres naturels absorbent une quantité de CO2 équivalant presque au tiers des émissions dues aux combustibles fossiles et à l’industrie.

Une gestion durable des terres, y compris la gestion durable des forêts, pourrait prévenir et réduire la dégradation des terres, maintenir la productivité des terres et parfois inverser les effets néfastes du changement climatique sur la dégradation des terres. Il faut entendre par "gestion durable des terres" l'intendance et l'utilisation des ressources terrestres, y compris les sols, l'eau, les animaux et les plantes, pour répondre aux besoins humains changeants, tout en assurant le potentiel productif à long terme de ces ressources et le maintien de leurs fonctions environnementales.
Parmi les exemples d'options, on peut notamment citer l'agroécologie (y compris l'agroforesterie), les pratiques agricoles et forestières de conservation, la diversité des espèces végétales et forestières, les rotations appropriées des cultures et des forêts, l'agriculture biologique, la lutte intégrée contre les parasites, la conservation des pollinisateurs, la collecte des eaux de pluie, la gestion des parcours et pâturages, les systèmes agricoles de précision.

Ajoutons à cela qu'environ 500 millions de personnes vivent aujourd'hui dans des zones touchées par la désertification. Or, éviter, réduire et inverser la désertification permettrait d'améliorer la fertilité des sols, d'accroître le stockage du carbone dans les sols et la biomasse, tout en favorisant la productivité agricole et la sécurité alimentaire.

Prévenir la désertification plutôt que de tenter de restaurer les terres dégradées reste préférable, en raison des risques résiduels et des résultats inadaptés potentiels.



Des impacts en matière de sécurité alimentaire

Le rapport fait également ressortir que le changement climatique a une incidence sur les quatre piliers de la sécurité alimentaire : la disponibilité (rendement et production), l’accès (prix et capacité d’obtenir de la nourriture), l’utilisation (nutrition et possibilité de cuisiner) et la stabilité (irrégularité de la disponibilité).
Des effets qui seront nettement plus accentués dans les pays à faible revenu d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes.

Pour les auteurs du rapport, des options d'intervention dans l'ensemble du système alimentaire, de la production à la consommation, y compris les pertes et les déchets alimentaires, peuvent être déployées et mises à l'échelle pour favoriser l'adaptation et l'atténuation.

Certains choix alimentaires impactent moins les terres et la ressource en eau et causent moins d’émissions de gaz à effet de serre que d’autres. "Les régimes alimentaires équilibrés riches en aliments d’origine végétale tels que les céréales secondaires, les légumineuses, les fruits et les légumes, et les aliments d’origine animale produits de façon durable dans des systèmes à faibles émissions de gaz à effet de serre offrent de bonnes possibilités d’adaptation aux changements climatiques et de limitation de ces changements", selon Debra Roberts, coprésidente du Groupe de travail II du GIEC.

Il pourrait également être envisagé une diversification des cultures afin d'être plus résilient face aux variations climatiques.



Quelles politiques ?

Le GIEC livre plusieurs clefs au niveau des politiques à mener.

Une mobilisation générale pour la durabilité, associée à des mesures immédiates, offrirait les meilleures chances de faire face au changement climatique. Parmi les conditions à remplir : une faible croissance démographique, une réduction des inégalités, une meilleure nutrition et une diminution du gaspillage alimentaire.

Des politiques climatiques et foncières qui se soutiennent mutuellement auraient le potentiel d'économiser les ressources, d'amplifier la résilience sociale, de soutenir la restauration écologique et de favoriser l'engagement et la collaboration entre de multiples intervenants

Les politiques s'appliquant à l'ensemble du système alimentaire, y compris celles qui réduisent les pertes et les déchets alimentaires et influencent les choix alimentaires, permettraient une gestion plus durable de l'utilisation des sols, une sécurité alimentaire accrue et des trajectoires à faibles émissions.

L'efficacité de la prise de décision et de la gouvernance serait renforcée par la participation des parties prenantes locales (en particulier celles qui sont les plus vulnérables au changement climatique, notamment les populations autochtones et les communautés locales, les femmes, les pauvres et les marginalisés) au choix, à l'évaluation, à la mise en œuvre et au suivi des instruments politiques d'adaptation au changement climatique.


► Le Résumé à l’intention des décideurs, une fiche d’information et tous les documents se rapportant au rapport (en anglais) se trouvent sur une page dédiée du site du GIEC (IPCC).

Camille Vinit, Code permanent Environnement et nuisances

Source URL: https://environnement.actuel-hse.fr/content/limportance-des-sols-dans-la-lutte-cntre-
le-changement-climatique-0






jeudi 22 août 2019

Un maire breton interdit les pesticides à 150m des habitations.. il se retrouve devant le tribunal !



Le maire de Langouët, Daniel Cueff, a interdit l'usage des pesticides à 150 mètres des habitations. Cette décision a été attaquée par la préfète d’Ille et Vilaine, directement sous les ordres du Gouvernement qui continue à privilégier les intérêts de l’agro-industrie!

Daniel Cueff était convoqué aujourd'hui, jeudi 22 août, à 9h devant le tribunal administratif de Rennes ! Décision la semaine prochaine.







lundi 19 août 2019

« Nous venons de subir deux canicules sévères, mais nous n’agissons pas »


Encore des histoires d'eau !

Pour la chercheuse en hydro-météologie, Florence Habets, nous devons tous et toutes faire le maximum pour laisser les pluies venir recharger les réserves d'eau des sols et des nappes profondes (les deux réservoirs naturels importants sur le long terme)
  • Ne pas artificialiser les terres (bitumage et bétonnage) même à Olivet (Zac du Centre Bourg) et sur la métropole maintenir la continuité hydraulique des sols et le couvert végétal boisé entre les bâtiments. Il y a urgence : la Loire est en danger  et nous aussi avec toutes les centrales qui comptent sur son eau pour refroidir leur cœur radioactif
  • ne pas tasser le sols pour maintenir leur porosité naturelle acquise au cours de siècles et de millénaires par l'action du climat  cycles d'humectation - dessication) et de la biodiversité (flore, faune, microbio. ) abritée dans le sols.
  • arrêter la déforestation pour l'huile de palme pour nos bagnoles
  • arrêter les cultures demandant de l'irrigation. Les agriculteurs font de la résistance voire de l'entêtement à garder les méthodes dépassées !

Michel






 « Nous venons de subir deux canicules sévères, mais nous n’agissons pas »

Chercheuse en hydrométéorologie, Florence Habets prévient que les sécheresses vont « augmenter en intensité, en superficie et en durée ».
Propos recueillis par Martine Valo


Florence Habets est directrice de recherche CNRS en hydrométéorologie et professeure attachée à l’Ecole normale supérieure. Elle préside le conseil scientifique du comité de bassin Seine-Normandie.



Qualifieriez-vous la situation à l’été 2019 comme particulièrement sévère du point de vue du manque d’eau et de l’état des nappes souterraines ?


Le niveau des nappes est assez bas et l’aridité des sols est très marquée, même si la situation s’annonce moins grave qu’en 2017 dans le nord de la France. Les précipitations actuelles vont soulager la végétation, mais ne suffiront ni pour les rivières ni pour les nappes, car l’hiver a été sec. Il a surtout plu en mai, ce qui n’est pas efficace pour la recharge des nappes.
Nous commençons à travailler sur des prévisions à six mois sur ce sujet et nous savons déjà que les trois prochains mois devraient être chauds et secs. Aussi la question est surtout de savoir quand le manque d’eau va prendre fin. En octobre ? En novembre ? En 2018, des préfectures ont pris des arrêtés sécheresse jusqu’en décembre.



La France n’est pourtant pas le pays le plus touché en Europe…


En effet, mais, avec le changement climatique, l’occurrence des sécheresses va augmenter en intensité, en superficie et en durée. Or la France n’a pas la culture de ce phénomène. En 2018, ce sont des régions peu habituées au manque d’eau qui ont été les plus touchées : la Bourgogne, la Franche-Comté, l’Artois, la Picardie… Le territoire de Belfort, notamment, a failli être approvisionné par camions. Pourtant, les habitants n’ont pas changé leurs habitudes, comme savent le faire les Espagnols en cas de pénurie. Dans le Doubs, de nouveau touché cette année, l’eau de cette rivière s’est même enfoncée dans la nappe. Les hydrologues n’aiment pas ce phénomène à cause de possibles contaminations par des polluants.



Les agriculteurs et les élus sont nombreux à réclamer des moyens pour garder l’eau en hiver afin de l’utiliser en été. Est-ce une bonne réponse au changement climatique ?


Non, cela ne peut être qu’une solution de dernier recours. D’abord parce qu’augmenter nos capacités de stockage avec l’idée que nous pourrons poursuivre les mêmes activités, les mêmes cultures aux rendements fantastiques, est un leurre. Nos pratiques agricoles ne sont pas adaptées au changement climatique. Cela peut constituer par ailleurs une appropriation de la ressource hydrique par l’agriculture intensive, alors que les tensions sur l’eau vont devenir plus fortes à l’avenir. En outre, le remplissage de ces infrastructures en automne peut contribuer à augmenter la durée des pénuries.
Ensuite, construire des barrages coûte cher et ceux-ci occupent des surfaces prises sur des zones humides, des terres agricoles, des forêts, contribuant à l’artificialisation des sols… En France, il y a les grandes « bassines », qui continuent à être installées en Poitou-Charentes et le barrage litigieux de Caussade. Or l’eau à l’air libre chauffe et s’évapore, surtout lorsqu’elle est peu profonde, précisément au moment où l’on en a le plus besoin, l’été. Il y a quelques années, en Californie, des millions de boules en plastique avaient été jetées dans un vaste réservoir pour freiner ce phénomène.



Les grands barrages sont-ils plus pertinents ?


Ils le sont lors de courtes sécheresses, mais, pour les épisodes pluriannuels, les grandes infrastructures peuvent avoir des effets pervers, car elles favorisent l’usage excessif de la ressource. Leur présence rassure a priori, du coup on prend des mesures d’économie trop tard et le temps nécessaire pour les remplir de nouveau prolonge la pénurie. Des enquêtes en Chine, en Espagne, aux Etats-Unis ont montré que, lors de longues sécheresses, les rivières dotées de ce genre d’infrastructures souffrent davantage que les autres.



N’y a-t-il donc aucune solution ?


Le moyen le plus efficace de garder la ressource hydrique, ce sont les nappes et les sols qui se gorgent de volumes conséquents et les transfèrent vers le sous-sol. Nous savons ce qu’il faut faire à leur égard, mais nous ne le faisons pas. Les moyens d’améliorer le stockage de l’eau dans la nature sont les mêmes que pour lutter contre les nitrates : planter des haies, protéger les zones humides, arrêter l’artificialisation des terres… Nous venons de subir deux canicules sévères, mais nous n’agissons pas. Acheter un climatiseur ne va pas résoudre le problème ! Même les conifères de la forêt de Fontainebleau sont en train de mourir parce que le manque d’eau les empêche de se défendre contre certains insectes… Le changement de mentalité devrait arriver plus vite. Dans dix ans, on aura perdu beaucoup.