samedi 13 février 2016

Le mur de l'eau, la négation du droit humain à l'eau (1)






LE  MUR  DE L’EAU
La négation du droit humain à l'eau  
            


Pour une initiative européenne
de la part du monde des élus
européens, nationaux, régionaux et locaux.





 Proposition de 
l'Institut Européen de Recherche sur la Politique de l'Eau (IERPE) dans le cadre des actions menées par l'Initiative Internationale "Déclarons Illégale la Pauvreté" (DIP)   




Document de recherche de l’IERPE
Rédigé par Riccardo Petrella        
Novembre 2015





Introduction
      
     Par droit humain à l’eau (universel, indivisible et imprescriptible) nous entendons l’obligation reconnue de la part d’une communauté humaine organisée (dans nos systèmes actuels, principalement l’Etat) de garantir à tout citoyen l’accès aux usages de l’eau pour la vie, c’est-à-dire aux usages qui sont essentiels et indispensables à la vie, une vie digne, pour toute personne et au vivre ensemble de toute collectivité humaine, dans la justice et l’égalité  face à ce droit. Par « eau pour la vie » nous pensons à l’eau pour boire et les services hygiéniques,  pour l’agriculture pour l’alimentation, pour la santé, pour les activités industrielles et énergétiques indispensables pour la sécurité d’existence de la vie, et non seulement des êtres humains mais aussi des écosystèmes. Ainsi, par exemple, l’eau pour les piscines, ou l’eau pour l’agriculture industrielle à haute intensité chimique et énergétique pour les marchés mondiaux rentables, voire pour la production de matériaux végétaux  pour produire de l’énergie,  ne font pas partie de l’eau pour la vie.
 
                         *          *          *    
       
      Le 28 octobre 2015, le Parlement européen a   approuvé une résolution  sur l’Initiative des Citoyens Européens (ICE). (1)   Au centre des débats la question de l'efficacité de l’ICE en tant qu'instrument de démocratie directe /participative au niveau européen. Les débats ont mis, surtout, en évidence  l'ampleur du fossé existant désormais entre, d'une part,  les discussions qui ont lieu à ce sujet au Parlement européen et au sein des institutions de l'Union Européenne et, d'autre part,  la gravité  des dévastations sociales et humaines et la détérioration de la démocratie en cours à l'échelle et au sein des Etats membres de l'Europe depuis plusieurs années.
      Les "dirigeants" européens ont  discuté de démocratie européenne sans faire aucune référence à la démolition des biens et services communs publics qui ont été à la base de la société des droits et de l'Etat du welfare et, partant, des formes avancées de démocratie représentative. Pas de débats non plus au sujet des liens négatifs entre les processus de  marchandisation, privatisation et financiérisation des biens  et services communs publics (processus dont les institutions de l'Union Européenne sont de fervents paladins) et le fonctionnement réel de la démocratie. En particulier, la privatisation du pouvoir politique dans les domaines des biens et services essentiels et irremplaçables pour la vie n'a pas incité à réfléchir sur l'impact négatif profond qu'elle a sur le système de pouvoir et  les règles politiques de nos sociétés ainsi que sur l'abandon des droits humains, la fragilisation de la sécurité sociale  publique, l'atomisation de la solidarité, la montée des logiques d'exclusion. (2)



Notes
(1) Résolution du Parlement européen du 28 octobre 2015 sur l'initiative citoyenne européenne (2014/2257(INI)Cfr)
(2) Cfr. Riccardo Petrella, Au nom de l'humanité. L'audace mondiale, Editions Couleur Livres, Bruxelles, 2015, pp.16-19





Nous recevrons Riccardo Petrella le 11 mars 2016 à la Médiathèque d'Orléans pour une conférence qu'il animera à partir de 20h30
 







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire