2 articles extraits du site ACTU-ENVIRONNEMENT.com
Une nouvelle version du plan Ecophyto d'ici fin 2014
11 juin 2014
Le Premier ministre Manuel
Valls a confié, le 30 mai, au député Dominique Potier (PS, Meurthe et Moselle)
la rédaction de la deuxième version du plan Ecophyto. Celle-ci sera soumise à
consultation du public, puis validée par le Comité national d'orientation et de
suivi du plan Ecophyto d'ici fin 2014.
Lancé en 2008, ce plan visait à réduire de moitié le recours aux pesticides dans l'agriculture en dix ans. Mais à mi-chemin, les objectifs sont loin d'être atteints, malgré la mise en place d'outils (Certiphyto, fermes pilotes Dephy, publication de bulletins de santé du végétal...). "Le plan Ecophyto n'a pas porté ses fruits, puisqu'en moyenne l'utilisation des pesticides est restée stable depuis 2008", estime France nature environnement (FNE).
Dominique Potier, fin connaisseur du sujet, préside depuis janvier 2013 le Comité consultatif de gouvernance du plan Ecophyto. Ce comité est chargé de vérifier la pertinence de la répartition des aides de l'Office national de l'eau (Onema), qui finance en grande partie Ecophyto, via la redevance pour pollutions diffuses. Fin 2013, Dominique Potier présentait quinze propositions pour améliorer le dispositif, parmi lesquelles l'expérimentation sur les certificats d'économie de produits phytosanitaires.
"Dominique Potier a annoncé vouloir s'appuyer sur la PAC [politique agricole commune] pour faire évoluer les pratiques agricoles. FNE soutient cette orientation mais rappelle que les arbitrages sur la mise en œuvre en France de la nouvelle PAC 2014-2020 sont quasi-finalisés et qu'ils ne vont pas dans le bon sens", souligne l'association. Celle-ci souhaiterait que la France renonce à la monoculture de maïs, rende obligatoire la diversification des assolements et interdise les pesticides sur les surfaces d'intérêt écologique (haies, bosquets mais aussi certaines surfaces cultivées), rendues obligatoires par la PAC. FNE souhaite également une réforme de la redevance pour pollutions diffuses.
Sophie Fabrégat
Ressources en eau : de nouvelles initiatives en
agriculture bio
11 juin 2014
En complément du retour
d'expérience des sites pilotes eau et bio, la Fnab (Fédération nationale de
l'agriculture biologique) a publié de nouvelles fiches expériences sur les
initiatives en faveur de la protection de l'eau par bassin hydrographique métropolitain.
Cinquante projets mis en œuvre sur des zones de captage ou des bassins versants
sont ainsi répertoriés. Ils visent à promouvoir les pratiques agricoles
alternatives, telles que la bio, pour réduire les pollutions agricoles et non
agricoles.
Parmi les projets relevés par
la Fnab, on peut citer la commune d'Estang, dans le Gers, qui possède un captage d'eau classé "Grenelle". Afin de limiter sa
pollution par les nitrates, un plan d'actions territorial a été lancé en 2012.
Ainsi des actions agricoles sont menées pour "accompagner les
agriculteurs dans leur changement de pratiques, de la réduction des entrants
jusqu'à la bio". Des aides incitatives viennent soutenir le dispositif
de conseil. En parallèle, certaines communes du syndicat intercommunal
d'adduction d'eau potable (SIAEP) local ont mené une réflexion pour se passer
de pesticides dans l'entretien de leurs espaces verts.
1 article et une pétition extraits du site generations-futures.fr
Loi – 5 jours pour agir: Dites stop aux pesticides
près des écoles et habitations!
20 juin 2014
“Je suis une maman inquiète. Alors que mes enfants marchent sur le trottoir
pour aller à l’école, des tracteurs y épandent des pesticides qu’ils respirent
à plein poumon, alors que les techniciens du tracteur, eux, portent des masques
de protection.” Nombreux sont les parents comme Mme D. inquiets pour
l’avenir de leurs enfants et leur santé, à cause de l’utilisation de pesticides
à proximité des lieux de vie.
Nous avons une
occasion unique de demander la mise en place de plans de protection réelle des
riverains exposés aux pesticides : mardi prochain à l’Assemblée Nationale aura
lieu le vote de la loi d’Avenir Agricole qui pourrait inclure ces mesures. (Signez la pétition!)
Générations Futures œuvre
depuis des années pour dénoncer l’impact des pesticides sur la santé et
l’environnement. Notre association a recueilli depuis près de 10 ans des
centaines de témoignages de riverains, mais aussi de professionnels, victimes
de ces substances nocives.
Comment tolérer pour ces
populations qu’on impose des Zones non Traitées le long des cours d’eau
mais qu’on ne le fasse pas pour protéger leurs enfants ? Qu’on recommande
(voire oblige) les professionnels à porter des Equipements de protection
individuelle du fait même du risque associé à l’exposition à ces pesticides,
alors même que les riverains se retrouvent régulièrement « aspergés »
entre mars et septembre par ces produits nocifs sans aucun moyen de
protection ?
Nous n’avons eu de cesse
d’alerter sur les dangers – sous évalués – représentés par ces pesticides pour
les populations riveraines de zones pulvérisées. Pendant des années, les
services en charge des questions des pesticides au sein du Ministère de
l’agriculture, nous faisaient savoir que ces produits étant évalués, il n’y
avait pas de raison de s’inquiéter, et donc d’instaurer des Zones non Traitées
(ZNT) le long des lieux de vie… oui mais ça c’était avant, avant que :
- De
nombreux professionnels (agriculteurs notamment) s’alarment du nombre croissant
de malades dus à l’exposition aux pesticides (cf. association
Phyto-victimes[1] et le combat de ML Bibeyran[2] ou encore l’affaire Triskalia
et des salariés de l’agroalimentaire[3] ) ;
- Des
milliers de médecins s’inquiètent des conséquences pour la santé de leur
patient d’une exposition à ces substances conçues pour être nocives (cf.
l’appel des médecins du Limousin [4]) ;
- Des
scientifiques démontrent les risques que font courir ces pesticides aux
personnes exposées (cf. les travaux de Ghislaine Bouvier[5], de Charles
Sultan[6] ou encore le rapport de l’INSERM[7]) ;
- Des
parents et riverains déplorent non-respect de la réglementation et des
faiblesses des pouvoirs régaliens en la matière (cf. les actions d’Allassac
ONGF[8] et du Collectif de mamans Alerte pesticides[9] à Léognan) ;
- Des
associations, au travers d’enquêtes, prouvent que de plus en plus de pesticides
sont présents dans l’air et que les riverains de zones agricoles qui respirent
ces pesticides sont contaminés par ces produits (Cf. la dernière enquête de
l’ATMO PACA[10] sur la qualité de l’air ou encore les enquêtes EXPPERT et
APAche de Générations Futures[11]) ;
- Des
élus s’étonnent de la faiblesse des réglementations en matière de protection
des populations (cf. le rapport du Sénat sur pesticides et santé[12]) ;
- Etc.
L’agriculture est un maillon
essentiel et structurant de notre pays mais elle ne peut se concevoir au mépris
de la protection de l’environnement et du respect de la santé. Les souffrances
endurées par les personnes vivant dans des zones pulvérisées par des pesticides
sont réelles. Des dizaines de personnes ont d’ailleurs transmis aux instances
compétentes la preuve de ces souffrances. Il faut maintenant, après les avoir
niées pendant des années, les prendre en compte et mettre en place des mesures
qui demain protégeront ces populations, notamment les plus vulnérables.
Nous attendons donc
de nos élus du courage pour ne pas céder face aux pressions auxquelles ils vont
être soumis et qu’ils soutiennent l’amendement déposé dans le cadre de la loi
d’Avenir Agricole lors de la 2ème lecture à l’Assemblée Nationale visant
à mettre en place des Zones non Traitées le long des lieux de vie.
L’absence de mesure risque d’envenimer des tensions dans les zones concernées,
susceptibles de se transformer avec le temps en véritables zones de conflits à
l’instar de ce qui se passe en Limousin et dans d’autres régions.
Pour la mise en place
de zones sans pesticides à proximité des lieux de vie, signez la pétition et
partagez là autour de vous.
Le texte de la loi a été modifié !
RépondreSupprimerMail à envoyer aux députés:
Monsieur le Député.
Après la modification apportée par la Commission Mixte Paritaire, la loi d'Avenir pour l'Agriculture n'apporte plus rien aux riverains de champs traités.
Les enfants seront protégés à l'école (les traitements réalisés sur le champ voisin seront contrôlés par les autorités), mais ils ne le seront pas quand ils seront chez eux.
Les riverains de champs traités vont donc continuer à subir des agressions chimiques, sans que les autorités interviennent.
Le rapport du Sénat du 10 octobre 2012 indique pages 238 et 239:
"Par ailleurs, les personnes éventuellement présentes à proximité
lors du traitement (champs voisins ou riverains par exemple) et les
travailleurs intervenant après le traitement des plantes – malgré les
contraintes liées au délai de réentrée –, sont également susceptibles d’être
exposées aux produits et doivent en conséquence porter des équipements
de protection (gants, lunettes, masques, bottes, combinaison, etc.)."
Cette recommandation est importante et devrait être affichée en mairie. Pour nous riverains, elle est irréalisable.
Nous souhaitons que le 11 septembre prochain les députés ajoutent un amendement au projet de loi LAAF permettant la création de ZONES NON TRAITEES près des zones habitées. Cette recommandation deviendrait alors inutile.
Par avance nous vous en remercions.
Recevez, Monsieur le Député, l'expression de notre gratitude.