Depuis 2014 les coupures
d'eau pour impayé sont interdites dans les résidences principales, permettant
ainsi le maintient de l'accès à l'eau pour tous les usagers. Peut-on en
conclure pour autant que l'eau est devenue un bien commun?
Le principe du droit à l'eau
est admis à l'échelle des Nations depuis 2010 mais qu'en est-il réellement de
sa réalité dans un contexte marchand ?
Un article de Libération et
la dernière lettre de la FP2E (fédération qui regroupe la quasi-totalité des
entreprises privées assurant la gestion des services d’eau et
d’assainissement en France), tous deux parus en janvier posent et illustrent
cette problématique.
Article de Libération
Libération - le 4 janvier 2017 |
La lettre de la FP2E
Suite à cette lettre,
quelques réflexions..
Une société qui ne peut pas
partager son eau n'est pas une société civilisée. Où nous conduisent les
entreprises de l'eau avec leur obsession de bénéfice à tout prix?
Parmi les impayés, quelle est
la part des entreprises et des commerces qui ont fermé ou fait faillite..,
quelle est la part des personnes en situation précaire, des mauvais payeurs? La
FP2E ne fournit pas le moindre pourcentage concernant ces impayés.
En globalisant toutes les
"pertes" les entreprises de l'eau semblent avoir un seul but: faire
pression sur le législateur pour amender ou supprimer la loi Brottes.
Si elles arrivent à leur fin,
elles ne récupèreront pas plus d'argent
du côté des entreprises ou des commerces qui ont fait faillite, ni du côté des
mauvais payeurs à qui la justice peut imposer le règlement de leurs dettes.. Les
pauvres seraient-ils alors la cible réelle de cette lettre de la FP2E?
A titre d'info, Veolia estimait
les impayés à 35 millions d’euros en 2015... à comparer aux 700 millions
d’euros de réduction des coûts de l’entreprise pour la même année.. ou aux 500
millions de trésorerie libre (une fois les dividendes versés).
Les multinationales affirment
qu’elles n’ont plus la possibilité de recouvrer les impayés. C’est faux
car elles peuvent toujours obtenir des saisies sur compte ou sur salaire
en exerçant des recours contre les mauvais payeurs comme dans toute situation
de non-respect d’un contrat.
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