par Antoine Costa, publié le
Un vigneron bourguignon sera jugé ce mardi pour avoir refusé de traiter ses vignes contre la flavescence dorée.
GILE MICHEL/SIPA
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Un vigneron bourguignon comparaît ce mardi
devant le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône. Thibault
Liger-Belair, viticulteur à Nuits-Saint-Georges et exploitant de vignes dans le
Beaujolais, sera jugé pour avoir refusé de pulvériser un insecticide sur ses
vignes, comme l’imposait un arrêté préfectoral.
Les faits
remontent à 2013. Face à la propagation sur le territoire de la flavescence
dorée, une jaunisse de la vigne incurable, la préfecture de Saône-et-Loire
demande aux viticulteurs d’asperger des produits chimiques sur leurs vignes
afin d’éliminer l’insecte à l’origine de la maladie, la cicadelle. La
Saône-et-Loire est alors le département le plus touché de Bourgogne.
"Aberrations administratives"
Thibault Liger-Belair refuse pourtant d’appliquer cette décision. L’agriculteur élève ses vignes en biodynamie - sans pesticides ni d'engrais. Dans la région, ses méthodes sont respectées. « C'est un vigneron très très qualitatif, qui jouit d'une très belle image en Bourgogne », explique ainsi Jean Bourjade, délégué général d'Inter-Beaujolais, cité par l’AFP.
Le viticulteur
dénonce des « aberrations » dans cette décision administrative, son
domaine à Moulin-à-Vent se situant à cheval entre la Saône-et-Loire et le
Rhône. « D'un côté j'avais l'obligation de traiter, de l'autre pas »,
explique-t-il. Il réclame davantage de logique dans les décisions
préfectorales. De fait, l’arrêté a été pris dans une logique de « lutte
obligatoire en attendant une cartographie plus précise des zones à risque »,
précise encore l’AFP.
Déséquilibres
Son refus est également motivé par ses convictions. L’homme se refuse à asperger des produits chimiques qui détériorent la faune, supprime des insectes utiles et génère des déséquilibres. « En 2013, nous avons vu réapparaître dans les zones traitées des dégâts provoqués par l'araignée rouge », souligne ainsi le viticulteur.Selon la préfecture, citée par l’agence, la « lutte contre cette maladie est compliquée du fait du délai d'au moins une année entre la contamination et l'apparition des symptômes », mais la décision d'étendre en 2013 « le périmètre de lutte à l'ensemble du département » se serait avérée « efficace ».
S’ils restent encore marginaux, les agriculteurs qui bravent les décisions judiciaires en refusant d’asperger des pesticides sur leurs cultures se multiplient. L’an dernier, Emmanuel Giboulot, un viticulteur situé près de Beaune, en Bourgogne, avait été condamné pour les mêmes motifs à 1000 euros d’amende, puis relaxé par la cour d'appel de Dijon.
Outre ces viticulteurs qui refusent l'usage des
pesticides, des citoyens
œuvrent, innovent, combattent, échangent... pour permettre d'offrir à toutes et
à tous une nourriture savoureuse, de qualité, dont la production n'endommage ni
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