Les chaînes Arte et France 5 ont
diffusé 2 émissions sur l'eau mardi 5 et
mercredi 6 août:
- Arte, avec
le documentaire "Nestlé et le business de l'eau en bouteille"
- France 5, avec un débat
"La France maltraite son eau"
auquel étaient conviés Olivier Andrault de l'UFC-Que
Choisir, Sophie Auconie du Cercle Français de l'Eau, appendice des
multinationales de l'Eau, Marc Laimé, journaliste et consultant
de l'eau, auteur du livre "le lobby de l'eau" et Yves Paccalet, philosophe et
naturaliste.
1- Arte
Voici le commentaire qui
accompagne le documentaire qu'elle propose en replay.
Nestlé et le business de l'eau en bouteille
Eau : le marché juteux de l'or bleu
Comment transformer de l'eau
en or ? Une entreprise détient la recette : Nestlé, multinationale basée en
Suisse, leader mondial de l'agroalimentaire, grâce notamment au commerce de
l'eau en bouteille, dont elle possède plus de 70 marques partout dans le monde.
Une enquête édifiante.
Un documentaire de Urs
Schnell (France, Suisse, Allemagne - 2012).
La gestion de l'eau en débat
Le réalisateur Urs Schnell et le journaliste Res Gehriger ont mis en lumière la mainmise de Nestlé sur le marché de l’eau en bouteille dans le film Nestlé et le business de l’eau en bouteille (France, Suisse, Allemagne – 2012). En pompant à grand débit et à prix dérisoires des sources d’eau aux quatre coins du globe, la firme suisse est parvenue à dégager une marge suffisante pour se positionner comme leader du marché. Faire du profit sur le commerce de l’eau se heurte cependant à de nombreuses considérations éthiques. L’eau est-elle un bien commun ? Existe-t-il un droit à l’eau ?
À l’heure où plus de 2,4
milliards de personnes sont privées d’eau potable, la question de la gestion de
l’eau se pose de façon urgente. L’utilisation des ressources en eau, très
inégalement réparties sur la planète, fait l’objet d’une attention particulière
de la part des ONG, organisations internationales et pouvoirs publics. En
juillet 2010, l’ONU reconnaît un droit fondamental à l’eau et à
l’assainissement et enjoint les États à prendre les mesures nécessaires pour
permettre un accès à cette denrée rare à prix abordable pour tous. Si dans
certaines régions du monde l’eau est aujourd’hui un véritable enjeu
humanitaire, en Europe aussi la gestion des ressources inquiète. Des voix de
plus en plus nombreuses se lèvent pour affirmer que l’eau n’est pas une
marchandise.
Vers une gestion
privée de l’eau en Europe ?
Les multinationales de
l’agroalimentaire ne sont pas les seules à tirer profit des nappes phréatiques
et à donner à l’eau un prix : la gestion et la distribution de l’eau
courante représentent également un marché de taille. Si cela n’a pas toujours
été le cas, le secteur est désormais investi par les opérateurs privés.
Considérée comme un monopole
naturel, le secteur des eaux serait géré de manière plus efficace par une
entreprise unique. La gestion de l’eau potable nécessite des infrastructures
colossales, qui, une fois construites, permettent d’engendrer des économies
d’échelle. Doubler ces infrastructures reviendrait à un non-sens. Pour l’eau,
donc, un seul acteur agissant sur le marché et utilisant le réseau serait
suffisant. Le risque de voir les prix augmenter n’est pourtant pas absent dans
un tel système. Pour éviter la fixation d’un prix supérieur aux coûts
supportés, les pouvoirs publics se sont chargés de réglementer les secteurs en
monopole naturel.
En Allemagne, la gestion de
l’eau potable se fait traditionnellement via des "Stadtwerke",
entreprises municipales sous le contrôle des collectivités. En France, ce sont
les communes qui portent depuis la Révolution la responsabilité de la gestion
de l’eau potable. Toutefois, la plupart du temps, ces collectivités ne gèrent
pas leur prérogative en régie directe : par délégation, des entreprises
privées s’occupent pour le compte de la commune de la gestion de l’eau. Ainsi,
Veolia, Suez Environnement et la SAUR (Bouygues) se taillent la part du lion en
France pour les services liés à l’eau. Malgré les scandales et la reprise en
main par certaines villes, dont Grenoble et Paris, de leurs services des eaux,
la gestion privée reste la norme.
Mais, sous la pression du
marché unique de l’Union européenne et en écho à l’affirmation des théories
libérales, comme celles de William Baumol (loi de Baumol ou « maladie des
coûts ») ou de Friedrich von Hayek, les monopoles publics dans les
économies de réseaux ont été remis en cause de manière généralisée en Europe.
En Allemagne, le mouvement de privatisation a commencé au début des années
1990, où de grands groupes tels Veolia, se sont greffés à la gestion
municipale, par un jeu d’acquisition et de prises en participation. Dans le
cadre des plans de sauvetage des pays européens les plus touchés par la crise,
la Commission européenne encourageait de plus bel la privatisation des services
de l’eau, notamment au Portugal et en Grèce.
Des citoyens
mécontents
En réaction à cette tendance
libérale, des volontés locales se sont soulevées de part et d’autres. La
gestion et la distribution de l’eau par des opérateurs privés suscitent à vrai
dire plusieurs craintes, parmi lesquels la mauvaise utilisation des ressources,
le manque de transparence et l’augmentation des prix.
Au niveau de l’Union, s’est
constituée une initiative citoyenne européenne demandant à l’UE de garantir
l’accès à l’eau et à l’assainissement à tous. Utilisant l’article 11 du Traité
sur l’Union européenne, tel que modifié par le Traité de Lisbonne, un
rassemblement de plus d’1,8 million de citoyens a permis de mettre sur la table
la question de la gestion de l’eau en Europe. La campagne Right 2 Water, à l’origine
du mouvement, a amorcé une bataille politique pour la
qualification de l’eau en bien public et non en marchandise.
Les citoyens allemands se sont particulièrement impliqués dans ce combat :
plus d’1,3 million de signatures ont été collectées outre-Rhin !
Une question non
réglée
Après l’audition de
l’initiative, tenue en février dernier et pendant laquelle le Parlement
qualifiait l’eau de « bien commun de l’humanité », la Commission
européenne a rendu une réponse nuancée. Malgré le retour positif donné à cette
première initiative citoyenne européenne, les pétitionnaires sont déçus :
pas de projet de loi en vue. L’approvisionnement en eau potable reste au fond
une compétence des États membres… La porte reste ouverte pour les grands
groupes privés : Suez convoite toujours l’or bleu grec.
Armes aux mains des pouvoirs
militaires comme au Moyen-Orient, enjeux commercial pour les multinationales de
l’agroalimentaire, objet de convoitise en tant que service collectif, ressource
gaspillée trop souvent par tout un chacun... Employée de façon dramatique,
l’eau est devenue une des problématiques sociales les plus criantes du XXIème
siècle. Alors que le Sommet sur l’eau s’est tenu en janvier dernier à Abou
Dhabi pour combattre les pénuries, le besoin d’un débat sur la gestion de l’eau
est de plus en plus patent. En théorie, l’accès à l’eau est bien un droit
humain. Mais qu’en sera-t-il en pratique ?
Léa Spegt
2- France 5
Sur le site de France 5 aucun
commentaire de la chaîne n'accompagne la rediffusion du débat animé par Axel
de Tarlé (il ne reste que quelques jours pour la visionner!).
Voici par contre ce que nous a communiqué un de nos
adhérents:
« C dans l'air », sur
l'eau.
Une émission souvent intéressante, mais sabotée ce soir par :
- - Un journaliste incompétent et hautin, coupant la parole aux trois personnes connaissant le sujet, pour soit défendre les boîtes de flotte, soit se moquer des effets de la pollution et des consommateurs grugés.
- - La co-présidente du "cercle français de l'eau" dans son rôle de ne pas laisser dire l'envers de la médaille à Marc Laimé, au représentant de l'UFC - Que Choisir et au philosophe, tout à fait pertinents dans leurs registres.
Pour son incurie sur l'état de l'Eau, polluée à 95%
par les nitrates et les pesticides, la France va se faire sanctionner par
Bruxelles.
La justice française a condamné l'Etat, responsable de la mort d'un
cheval à cause de la prolifération des algues vertes sur les plages due à
l'élevage intensif de porcs et de volailles en Bretagne du nord.
Qui va payer tout cela ?
Les responsables : les
pollueurs qui rejettent leurs excès d'azote et de phosphore dans les rivières,
les dépollueurs qui n'ont pas fait leur travail ?
Non, les
contribuables car au moins dans ces cas-là, l'Etat, c'est nous !
Pour consulter cette émission
(vous pourrez le faire jusqu'au 13 août) et vous faire une idée de la forme et
du contenu du débat:
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