dimanche 4 mai 2014

TOXIQUE PLANETE (6)



Vers une révolution de la santé : la fin d'un modèle de développement et l'émergence d'un nouveau (suite)


La ville éclatée »
·         La majorité de la population mondiale vit en ville aujourd'hui, depuis l'après-guerre. Ce sera 70% à l'horizon 2050. 
     L'espérance de vie est supérieure en ville : accès au travail, aux services sociaux et sanitaires à l'éducation et à la culture ; mais menacée par croissance urbaine non maîtrisée => bidonvilles avec leurs maladies y compris mentales

·         Maladies infectieuses, maladies des bidonvilles : tuberculose (4 fois + fréquente à New York qu'aux USA, en RDC 83% des tuberculeux sont en grandes villes, en France touche la population de migrants, en IdF fréquence faible). 
     Idem pour le sida 2 fois + élevé en ville. Fréquence des pneumonies et diarrhées baisse si amélioration de la qualité de l'eau et de l'hygiène urbaine. Progrès sont acquis par action sur environnement (avant l'utilisation des vaccins et antibiotiques) et leurs coûts sont modestes pour des gains considérables en santé.

·         Adapter la ville à la voiture : la ville fonctionnelle de Le Corbusier. Pollution industrielle par SO2 (fog londonien) très diminuée par utilisation de fioul désulfuré. Puis pollution par les transports : vie, travail, loisirs en « zones séparées reliées par les transports, modèle « ville éclatée » de Le Corbusier dans les années 40 et poursuivi après-guerre. Les industries sont rejetées en banlieue et les commerces en hypermarchés et nécessitent la voiture (croissance de la pollution et baisse de l'effort physique). Forte disparité entre les secteurs et entre les états de la santé des personnes.

·         Le coût de la pollution urbaine : selon les estimations, 2 à 3 M de décès par an (13e rang mondial). En France la pollution de l'air tue 42000 personnes/an. Particules fines, les PM2,5, inférieures ou égales à 2,5 µm (comme les bactéries) et qui peuvent se loger dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires font perdre 8,6 mois aux citadins (sur 25 villes de 12 pays soit 39M d'habitants). 
     Trafic routier responsable de 15% de l'asthme de l'enfant, de 23% des bronchites chroniques et 25% des maladies cardio-vasculaires des + de 65 ans. Le respect de la valeur seuil (<10µg/m3) ferait économiser en Europe plus de 30Mds€ par baisse des dépenses de santé et d'espérance de vie.

·         Un problème mondial : 90% de la population mondiale vit en zone où les teneurs en PM2,5 sont dépassées surtout en Asie de l'Est et du Sud. Gestion simultanée des 2 types de pollution industrielle et urbaine en Chine et Inde (SO2 et PM2,5 pics à 1000µg/m3) avec un coût sanitaire de 1M de décès par an en Chine et 650000 en Inde (6 fois + en 20 ans). Les foyers ouverts entraînent aussi en Inde 1M de décès par an. 
     Les particules diesel sont classées cancérogènes comme le tabac, mais les véhicules diesel sont 70% du parc auto français grâce à l'incitation fiscale !!!!! ruineuse pour l'économie du pays.

·         La diminution de l'activité physique, un problème urbain : la sédentarité est pour l'OMS la 4e cause de mortalité mondiale (3,2 M/an) et notamment aux Amériques et Moyen-Orient. 
     Croît avec le PIB ! Causes : transports, automatisation du travail et écrans. Perte d'espérance de vie entre 1,3 et 4,2 années. Seuil de sédentarité avec une activité physique <150min/semaine. Au dessus de ce seuil, baisse des risques de mortalité de 20 à 30%, de maladie cardiaque, de diabète, de cancer du sein et du côlon. Comportements alimentaires des citadins impliqués dans maladies métaboliques, mais aussi distance d'accès à équipements sportifs, milieu social défavorisé, fréquentation de magasins low cost. 
     L'exposition longue au bruit du trafic urbain est facteur d'hyper-tension et d'infarctus du myocarde ce qui vient s'ajouter à la pollution particulaire.

·         Vers des villes-santé : vision globale de l'environnement « conditions de logement, pauvreté, inégalité, pollution, chômage, manque d'accès aux biens et services, manque de cohésion sociale » selon OMS. 
     Exemples positifs : 
           -  écoquartiers avec logique développement durable et secondairement dimension santé, mais risque de nouvelle ville éclatée en îlots écologiques dans ville inchangée et enjeu santé exige penser ville dans son ensemble. 
     - transports actifs : vélo, marche rapide. Baisse de 38% du risque de mortalité par trajet domicile-travail à vélo (+ effet sur le bruit et pollution air). A Bogota, 100km fermés à la voiture => baisse par 4 de coûts de santé. 
     - relation aux espaces verts : baisse du diabète dans les zones avec parcs
     - amélioration de l'hygiène « chimique » : interdiction des biberons au BPA dans crèches municipales, Zéro pesticides dans les espaces verts, hygiène nutritionnelle par le passage en bio des cantines scolaires. Hygiène classique par création de toilettes entretenues par la communauté.

·         Lien social, facteur clef de lutte contre l'insécurité. ex. Paris-plage contribue à la déségrégation. Investissement culturel également réparti sur les quartiers de la ville : Fête de la musique qui a pris une extension mondiale.

Les municipalités peuvent ainsi jouer un rôle déterminant dans l'amélioration de la santé. Ville-santé n'est pas un luxe de niches écologiques des écoquartiers, mais une nécessité pour la population mondiale, et conséquence de choix politiques à faibles coûts / aux bénéfices.




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